Décembre

1er décembre
Vagabonder dans l’actualité, pouvoir répondre aux plus diverses questions, sentir un investissement de la part des stagiaires : voilà qui motive pour l’intervention pédagogique.
Appel de Heïm : message sur le portable me demandant un rendez-vous téléphonique pour m’éclairer sur certains points de la polémique en cours avec Sally. Nouvel épisode dans ces manifestations sporadiques qui font ressurgir de plus en plus faiblement cet univers ancien. Ô combien ma trajectoire a changé, pour ma plus grande sérénité.

3 décembre
Bonne nouvelle pour Alain Juppé, la justice a finalement divisé par dix la peine requise en première instance : soldes monstrueuses à la cour d’appel de Versailles. De traître au peuple, le voilà dispensé d’être le bouc émissaire de son parti. Guillaume Durand, qui recevait l’un de ses avocats sur I télévision, a bien souligné le talent de ce ténor du barreau : après Roland Dumas relaxé, il obtient l’inespéré pour l’ex président de l’UMP.
59 % pour le oui socialiste, avec une participation de 80 % des militants. Ce n’est pas une victoire, mais bien un triomphe pour Hollande. La volte face de Fabius aura tout de même eu le mérite de captiver les médias pendant quelques semaines sur un sujet européen. Un débat parfois musclé qui nous a éclairés sur les enjeux.
Mon renoncement à toute ambition s’allie à une douceur de vie inégalée. Cela ne doit pourtant pas hypothéquer la réflexion, l’introspection, le regard sans concession, même si l’affadissement me guette.
Les deux têtes socialistes doivent boustifailler ensemble pour tenter de redonner l’unité au PS et fixer les objectifs pour les échéances référendaires et présidentielles. Un déjeuner sur l’ire de Fabius et l’ère de Hollande, en quelque sorte !

Dimanche 5 décembre, 23h25
Certes, l’existence que j’embrasse n’a pas les atours de mes ambitions confuses des temps de l’enfance, et plus encore des aspirations adolescentes. Mais avec ma BB, la douceur ne tarit pas et maintient sans faille notre volonté de construire ensemble, de partager les petits plaisirs d’une vie simple, trois ans exactement après notre rencontre. Me voilà à l’orée d’une longévité sentimentale jamais explorée.
Nous sommes bien à la préhistoire des comportements humains lorsqu’on jauge l’actualité sans cesse renouvelée. Le 36 quai des orfèvres, vu hier soir, abonde dans cette optique désespérée sur le fonctionnement humain.

6 décembre
Brume épaisse sur Lyon pour ce début de semaine. Un tour d’actualité avec les SPP pour commencer en douceur.

14 décembre
La diffusion du documentaire Bowling for Columbine aux SPP a eu l’effet escompté : la révolte contre ce type de dérive sociétale. Mickael Moore a conçu son film pour qu’émerge cette indignation chez tout spectateur. Vision orientée pour dénoncer à tout prix la ségrégation latente dans ce pays et le conditionnement décervelant opéré par les médias.
La pause pédagogique qui se profile va régénérer sans conteste.

18 décembre
Agréables compagnies au Red. Bonny pour la musicalité, Eddy pour la conversation. Une fragrance de Noël : détente sous les plus chaleureux auspices, plongée dans le temple lyonnais du commerce pour l’achat frénétique, trouvaille d’un touffu sapin et de quelques broutilles décoratives pour insuffler du festif à la grande pièce.
Reste l’actualité qui fuse vers l’incontrôlable écharpement généralisé, alors que l’Union européenne se passionne pour quelques grandes questions d’avenir. L’évolution de quelques pointures idéologiques dans des parades médiatiques a permis la captation de l’intérêt populaire. Cela va-t-il suffire à ce que l’amalgame Turquie-Constitution ne se fasse pas lors du référendum de 2005 ? Les quelques tentatives auprès de citoyens ordinaires, mes stagiaires, révèlent une mélasse qui vire aux grumeaux pernicieux pour la construction de cet ensemble préservé du chaos alentour.
Les rythmes embaument les civilisés bien portants ; quelques labyrinthes urbains plus loin, des bougres désespérés se figent dans les antichambres de l’éparpillement mortuaire.
Eddy m’évoque une unité de soins palliatifs, pis-aller du pire en amorce de décomposition. Le couperet injuste, aléatoire qui fait basculer vers l’innommable et douloureux crépuscule.
Les lieux de fête écartèlent souvent mes pensées entre paillettes et raclement de fin de vie…
Le Chirac a-t-il vu sa substance arriviste se transmuer en épaisseur étatique crédible, à la manière plus complexe d’un Mitterrand ? Le voilà déterminant son enthousiasme à rebours de l’opinion publique, pari visionnaire d’une Turquie comme atout de l’Europe… Les contempteurs hurleront au non-sens historique, géographique, et ce à coups de triques argumentatives.
La symbiose du corps avec quelques créations qui s’érigent en évidence harmonique pour tous les tremblements paradeurs.

Jeudi 23 décembre
L’immersion dans les réveillons en chaîne s’amorce avec notre arrivée au Cellier. 
Hier encore, Heïm sollicite un peu de mon temps pour me témoigner son affection exacerbée par quelques Bisons et tenter de comprendre, par mon éclairage, le pourquoi de ces éloignements en série qui ratatinent son Noël à un séjour chez sa vieille maman. Alternant les vagues d’effusion, les à-coups de véhémence (contre Sally, notamment), l’auto-célébration et la quasi flagellation, il souhaite saisir ce qu’on peut bien lui reprocher.
Je ne cède pas à sa démarche, demeure sur la réserve, ne lui réitérant que du réchauffé, lui laissant le soin de compléter les vides par sa logorrhée désespérée. J’assiste au rythme périodique de ses cafards, à l’inexorable réalisation de ce qu’il appréhendait vingt ans plus tôt pour sa fin d’existence : rejeté par la plupart, riche et isolé hobereau dans son domaine. Il cumule les hommages à mon endroit et j’exécute mon rôle sans concession. Que peut-il subsister de ces faux-semblants si ce n’est la conscience des désillusions cumulées ?

2004, comme modèle d’une existence à l’aune de ses équilibres.
L’air nostalgique de David Gray qui fait osciller mes osselets ne peut mieux refléter l’état géopolitique où perlent par vagues dévastatrices, par poussées impitoyables, les explosions terroristes, la barbarie pour provoquer le chaos dans les esprits civilisés et l’inconsolable écharpage dans les coeurs. Faire mourir les autres pour ses idées, l’idée est révulsante, pour paraphraser le grand Georges, mais nourrit les radicalismes assoiffés de sacrifices rédempteurs, selon le primaire concept religieux... Les tripes répandues n’ont jamais ennoblit une quelconque communauté, mais cela n’empêche pas le mouvement des égorgeurs de toutes obédiences, des cynismes politiques prêts aux interlopes manipulations, des faisans de petite envergure qui polluent nos zones. Faits qui se substituent les uns aux autres sans qu’on puisse déceler l’expérience tirée pour une progression de civilisation, pour le sens fondamental d’une vie grégaire en interdépendance.
Le jour de la libération des deux journalistes français, l’armée américaine perd une vingtaine de boys, victimes du dernier attentat de la répugnante Al Qaida. Chesnot et Malbruno, lors d’une conférence de presse improvisée sur le tarmac de l’aéroport, ont révélé leur démarche intellectuelle auprès de leurs ravisseurs : ne surtout pas laisser poindre la moindre parcelle de sympathie à l’endroit des Américains. Certes, cela leur a sans doute évité l’égorgement, mais cela correspond peut-être à leur réel positionnement : nous voilà de plus en plus sévères avec les Etats-Unis, et d’une complaisance croissante à l’égard de nos bourreaux potentiels. Un principe de précaution idéologique qui ne nous épargnera pas en cas de luttes sanglantes généralisées : nous aurons simplement perdu notre dignité face à nos alliés de toujours, à nos frères de civilisation. On pourra comprendre qu’ils ne se portent plus au secours de ces mitigés hexagonaux qui rechignent à l’engagement par un choix clair.
Il est vrai aussi qu’en matière d’abominations, de coups tordus, de morveuse politique, d’exploitations magistrales et exterminatrices, l’Europe s’est révélée le continent-maître !

Samedi 25 décembre
Noël au Cellier. Un 23 au complet côté B : quatre couples pour un festif alcoolisé. Forme moyenne, en fin de soirée je pousse ma gueulante après l’inévitable conversation sur le sujet-poncif de l’automobile. Le compagnon de Louise doit recouvrer son permis le 27 décembre après huit mois de privation décidés par le tribunal correctionnel. Cela n’a fait que nourrir et prolonger le polylogue auquel je n’avais pas à participer. A force d’entendre allusions et sous-entendus complaisants à l’égard des petites infractions routières, je n’ai pu contenir mon indignation, écoeuré face aux attitudes criminogènes des pitres inconscients au volant. Ma concession est d’accepter de voyager dans ces boites de taule pour ne pas attrister les gens que j’aime, mais à titre purement personnel, je me passerais très bien de ces objets déifiés, évacuant tous les trajets routiers de mon existence. En outre, rien ne me barbe plus que le confort convenu d’une discussion qui se répand en inutiles développements rabâchés sur cet inépuisable thème de l’auto : ses anecdotes, les parcours les plus courts, les derniers modèles, les petits ou gros écarts aux règles, l’intolérable présence tatillonne de la force publique, la vie fantasmatique de son pot d’échappement, la beauté des courbes d’une caisse excitante, le dernier cru pétrolifère Esso-la-Pompe 2004, et tout le toutim à quatre roues ! Assez ! ! !
Vive un monde sans bagnoles, sans foot et sans gras-double aux vues expertes sur les deux mamelles de son univers nauséeux. Vraie invitation à la misanthropie que de les entendre bavouiller avec le contentement du médiocre qui se croît indispensable au bon fonctionnement du microcosme auquel le hasard et l’improbable nécessité l’a rattaché, comme le bigorneau à son rocher.
En dehors de cette fâcherie boudeuse de ma part, des hôtes toujours aussi adorables. J’ai pourtant le sentiment d’être parfois décalé et de ne rien pouvoir apporter que du désagréable, du mauvais poil, du grognon contempteur à ces réunions chaleureuses. Encore quelques restes insécables d’une nature en retrait de la société. Heureusement que l’extrême gentillesse des B passe sur mes écarts cyclothymiques. Etre capable de débattre, même âprement, sans se braquer dans un rejet généralisé de l’alentour : voilà mon objectif comportemental. Hier soir à l’église du Cellier (petite et tendre pensée à Louis de Funès qui s’y rendit souvent) avec une partie des autochtones : agréable bien que religieux moment. Les chants qui jalonnent les interventions orales sont dirigés par Mme B, alors que son mari contribue à la consonance masculine des chœurs. Tout comme je le faisais avec ma grand-mère, mon agnosticisme ne m’empêche pas d’apprécier ces moments de compassion, de recueillement et d’unité humaine…

Dimanche 26 décembre

Oublié de noter l’incohérence de Heïm lors de son dernier appel. Voulant connaître les reproches que j’avais à lui faire, j’évoque sa volte-face à propos de la publication de ce Journal : en guise de justification, il me rappelle ma visite à l’hôpital du Val de Grâce, lors d’une de ses hospitalisations, au cours de laquelle ma réserve à ce projet l’aurait décidé à abandonner ! C’est bien tout le contraire qui a eu lieu : c’est mon enthousiasme qui m’a fait accroire à sa ferme volonté de m’éditer et qui m’a lancé sur le titanesque labeur de l’index général. Jamais je n’aurais entrepris ce fastidieux travail sans promesse d’ouvrage au final, mon masochisme supposé ne va pas jusqu’à la crétinerie.
Tenant à ma nouvelle ligne de conduite, je n’ai pas souligné sa confusion de dates et de moments.

Muriel R., alias Bella, a téléphoné au château d’Au pour renouer le contact avec moi. Après un échange de courriels, elle préfère l’entretien de vive voix, car son e-mail serait surveillé. Elle en profite pour me demander des nouvelles de Heïm. La vie a bien changé depuis nos entrevues dans son nid de la rue du Cherche Midi. Elle risque d’être déçue de mon éloignement de cet univers anarcho-droitiste qui comblait une partie de son gargantuesque appétit idéologique… La trace que je conservais d’elle : un bouquin sur Antonin Artaud prêté par ses soins et que je ne pouvais lui retourner faute de me souvenir du numéro de sa rue (la liste rouge achevant la perte du lien). Ce petit bout de femme (1m55 environ) aux rondeurs trop prononcées mais au visage magnifique, reste comme un des reliquats d’une existence parisienne boulimique d’imprévus et d’éphémère… mais je n’ai jamais eu aucune aventure sensuelle avec elle.
Encore une catastrophe naturelle pour finir l’année : au large de l’Indonésie, un maousse tremblement de terre occasionne un raz-de- marée dévastateur pour les populations. Le Jour d’après, que j’offre en DVD à maman, semble de plus en plus réaliste. Notre insouciance focalisée sur le jouissif immédiat, le confort de l’instant, nous coûtera très cher, peut-être même jusqu’à la survie de notre espèce. Dans ce domaine, l’entêtement américain à ne rien changer, voire à amplifier les pratiques perturbatrices du climat, joue le rôle d’un messianisme morbide. Plus largement, le penchant naturel de chacun n’a que foutre du long terme qui le dépasse : une religion pour se rassurer, des objets pour s’entourer, du ludique pour se distraire et au diable le dépassement de soi, l’abnégation morale, la vraie prise en compte d’autrui. Je m’inclus évidemment dans ce mécanisme psychologique bien trop humain pour s’en croire préservé. Jusqu’à cette écriture qui cherche à se distinguer dans l’ombre, s’illusionnant d’un improbable martyre. Rien que la rançon d’une fainéantise existentielle et d’un renoncement confortable à toute ambition. Poursuivre, vaille que vaille, les inconstantes notations désordonnées pour se donner l’impression d’exister un peu autrement que par la simple occupation, en trois dimensions, du temps qui file… Doit un peu s’y ajouter le plaisir, quasi sensuel, de faire glisser la plume sur cette blancheur à carreaux, au velouté lissé que j’habille de signes incongrus. Garder cette noblesse de l’écriture comme une vocation périodique et totalement désintéressée. L’art qui doit se vendre a peut-être perdu un peu de sa puissance lorsqu’il doit sa naissance à cette perspective immédiate.

Lundi 27 décembre
Les tours d’actualité d’un œil distrait font parfois faire des confusions qui anéantissent l’analyse attenante. L’écho du drame cataclysmique en Asie (du Sud Est) me donnait l’occasion d’un alarmisme sur le laxisme à courte vue de l’espèce humaine. Les causes du chaos appartiennent à une des rares catastrophes naturelles auxquelles l’être humain ne peut être associé comme facteur aggravant, voire déclencheur : les à-coups de la tectonique des plaques. Atténuons notre faute de cible en considérant cette mise en garde moralisatrice comme l’appréhension du prochain hoquet terrestre aux inspirations humanoïdes.

Mardi 28 décembre, 12h
Comme toujours, accueil chaleureux de maman et Jean. Le Noël de Saint-Crépin a tenu ses promesses de fête : un jeu inspiré du Pictionnary avec plus d’une trentaine de lots rigolos à gagner, de la guimbarde à la boite de sardines. Le cadre, toujours et pour longtemps en travaux, inspire la douceur campagnarde.
Demain soir, changement d’ambiance : dîner rue de l’Université chez Sally, en présence d’Adèle, de Suzelle, de papa et sa ‘tite famille. Du chaleureux encore, mais un peu plus prestatif et convenu. Occasion appréciable de revoir notamment Adèle dans la préadolescence et à la psychologie en probable mutation. Courte entrevue avec Sally acceptée par ma BB qui reste avec l’amer souvenir de Royan et d’une hôte aux écarts perfides. Le nombre d’invités atténuera les risques de dérives inconscientes, mais nous prolongerons le côtoiement, le lendemain matin, en comité réduit à l’Institut du monde arabe pour l’exposition du moment. Le midi, ma BB pourra se détendre au sein de ma seule famille paternelle.
Cette existence privilégiée, qui nous accorde la subtile approche du relationnel et des atmosphères dans leurs détails les plus insignifiants n’a, plus que jamais, aucune chance d’effleurer l’Asie du Sud-Est qui a vu s’effondrer un minimum de vingt trois mille âmes après un gros éternuement de la croûte terrestre. Mes contrastes de diariste anonyme n’ont finalement rien de plus choquant que le grand écart, proche de l’écartèlement, de l’information charriée par les mastodontes médiatiques : premier titre, fort naturellement, sur cette abominable catastrophe dont les chiffres morbides feraient se pâmer d’extase les cadres et les sbires de l’écoeurante nébuleuse terroriste ; second titre, comme un mesquin recroquevillement hexagonal, les dix-sept victimes d’une obscure explosion d’un immeuble à Mulhouse… Certes, l’échelle des chiffres ne différencie pas la peine des proches, d’où qu’elles soient, mais la mise au même fronton du déchaînement de Dame nature, à l’écho planétaire, et du fait divers mulhousien suivi de l’attendue élection de Lioutchenko, peut apparaître comme une indigeste mixture.
Les congés hivernaux ont du bon pour ce Journal : j’ai davantage écrit depuis le 23 décembre que durant les cinq mois précédents. Se tenir à cette gymnastique scripturale pour 2005, voilà le vœu que je fais. Comme un réflexe du soir, cinq, dix, quinze minutes quotidiennes à laisser vagabonder l’esprit pour en garder quelques brouillonnes traces ici, cela suffit pour contenter mon finalement raisonnable ego.

Mercredi 29 décembre
Chaque jour passant enfle les bilans de pertes humaines en Asie du Sud Est. Que l’on atteigne les cent mille morts n’étonnerait plus. Le spectacle médiatique de ces zones dévastées, de ces autochtones désespérés nourrit nos propres craintes d’une rupture imprévue de notre douceur de vie.
Matinée au son de l’entraînement musical de Jim, avant notre départ pour Paris. Demain soir, retour au bercail et un trente et un déserté : Liselle rejoint son compagnon en Avignon, Aurélie renonce, de ce fait, à effectuer le long voyage, seule Joëlle, basée à Caluire, ne s’est pas désistée. Le lancement d’invitations au deuxième cercle relationnel n’a, pour l’instant, rien donné. Peut-être quelque imprévu en perspective.

Jeudi 30 décembre
Chargés plus que de raison, mais au diapason des périodes festives, nous rejoignons notre bercail lyonnais.
Bonne ambiance au dîner de Sally, onze convives rassemblés dans ce qui peut se rêver de mieux comme lieu d’habitat parisien : le grandiose appartement de son compagnon (non présent hier soir) s’étale dans une belle partie d’un hôtel particulier avec cour pavée intérieure, occupé en son temps par Talleyrand. Hauteur ministérielle de plafond, meubles de style, décoration de choix : l’endroit semble chargé d’histoire. Suzelle nous diffuse, via un DVD, en fin de soirée, son premier court métrage, Tourner la page, de sept minutes : rôle principal tenu par une comédienne débutante à la belle palette d’émotions et très aimable participation d’Edouard Baer. Histoire quasiment sans paroles adaptée d’une nouvelle, la réalisatrice en herbe manie avec adresse les ruptures de climat et a décidé d’une fin brutale inattendue qui ouvre à la multiplicité des interprétations à l’aune de chaque sensibilité. Après les photos, Suzelle s’essaye avec bonheur aux images animées. Espérons qu’elle trouve l’écho nécessaire pour une prise d’envol artistique.
Avec Adèle, toujours la même complicité, comme si l’on s’était quitté la veille. Petit bout de jeune fille en devenir de femme. Nous tenterons d’aller la voir danser en mars vers Tours…

Vendredi 31 décembre
Nicolas Hulot sur France Inter : l’alarmisme de bon aloi, mais que l’on sait d’ores et déjà voué à résonner dans le désert.
Déjà 120 000 morts cumulés en Asie du Sud Est… quelques bandeaux noirs sur les Champs-Elysées pour rappeler l’effroyable bilan. Mieux que rien face au déchaînement festif qui s’y déroulera ce soir.

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